Les relations Rwanda-France dans un voyage qui donne de l’espoir pour l’avenir
Par Ange de la Victoire DUSABEMUNGU
Depuis les séquelles du génocide contre les Tutsi, la France est largement connue comme une nation qui a joué un rôle clé dans la préparation et la mise en œuvre du génocide qui a tué plus d’un million de Rwandais, dont le plus grand nombre sont des Tutsis.
Cela a érodé les relations diplomatiques entre les deux pays et conduit à la fermeture des opérations françaises au Rwanda, comme le Centre culturel franco-rwandais, ainsi qu’a des effets profonds sur les ambassades et sur les relations diplomatiques entre des deux pays.
Respect dans la diplomatie.
Depuis l’arrivée au pouvoir du FPR, le Rwanda n’a pas gardé le silence sur la question de la France en tant qu’acteur majeur dans le génocide contre les Tutsis au Rwanda, et de nombreux responsables du gouvernement français ont été nommés, en grande partie pour leur rôle dans le génocide et dans la dévalorisation des faits historiques sur le rôle de ce pays dans l’histoire récente du Rwanda, caractérisée par la discrimination et le favoritisme qui ont pris fin avec le génocide contre les Tutsis.
Le président Paul Kagame du Rwanda, des analystes politiques et divers universitaires dont des écrivains, des journalistes, des militants des droits de l’homme ont continué à faire pression sur la France pour qu’elle reconnaisse son rôle dans l’histoire tragique du Rwanda.
Malgré tout, les autorités françaises sont restées silencieuses jusqu’à récemment lorsque le mouvement En Marche a pris pouvoir avec a sa tète, le président Macron; une époque considérée tournante pour le prochain chapitre dans les relations bilatérales élargies.
Bien que cela n’ait pas été facile, les experts estiment qu’à travers une option rétrospective, la France a continué à observer l’histoire de sa politique non seulement au Rwanda mais aussi à travers le continent.
Une telle décision a amené des points de vue divergents parmi les Français où certains ont commencé à exprimer leur sentiment d’ingérence dans la politique africaine en particulier la politique Rwandaise, tandis que d’autres ont fermement condamné le rôle de la France dans le génocide contre les Tutsi et une autre section de vieux politiciens français a continué à nier avec véhémence l’implication de la France dans le génocide.
Les analystes politiques pensent que la France et le Rwanda ont généralement été des amis depuis longtemps, notamment depuis l’arrivée au pouvoir de feu le président Giscard d’Estaing.
Mais cette amitié a été ternie par de mauvaises politiques, plus dangereuses les unes que les autres.
Le Rwanda, en tant que pays francophone, a subi les conséquences de sa prise de conscience et de sa prise en main face a un pays dont les politiciens n’ont jamais essayé de comprendre que leur pays a fait des torts qui sont historiquement prouvés par les faits.
Diplomatie qui donne l’espoir d’un retour des relations bilatérales prometteuses
D’un autre côté, au fil du temps, les gouvernements rwandais et français ont continué à essayer de régler leurs différents par la diplomatie, qui a donné l’espoir d’un retour des relations bilatérales prometteuses.
L’ancien Président Français Sarkozy a tenté la réparation
En dehors de l’ancien président français Sarkozy qui a tenté de réparer le contexte historique des deux nations, les deux pays ont récemment tenté de mettre en place des discussions franches sur la question avec le président français Emmanuel Macron mettant en place une équipe d’enquête sur le rôle de la France dans le génocide contre les Tutsis.
La direction de Macron a également déclaré chaque 7 avril une journée de commémoration du Génocide de 1994 contre les Tutsis.
« Je vois aujourd’hui comme une opportunité pour la France et le Rwanda de se réunir, de travailler ensemble. Quels que soient les problèmes du passé, nous continuons à les gérer de notre côté et à avancer. » Le président Kagame a déclaré lors de la visite en France en 2018.
Il y a beaucoup que la France en tant que pays a été appelée à faire, y compris d’arrêter et de traduire en justice les Rwandais vivant en France qui ont participé au génocide contre les Tutsis, de reconnaître le rôle du gouvernement français dans l’histoire tragique du pays, de présenter des documents et autres preuves du rôle de certains dirigeants français dont le rôle dans le génocide contre les Tutsis est irrécupérable.
Cependant, cela ne veut pas dire que ce qui a été fait est suffisant, mais il y a aussi ceux qui pensent que la situation actuelle dans les relations entre les deux pays donne de l’espoir pour l’avenir de leur relation.
Que ce soit à travers la politique, le sport, la culture, l’éducation, le tourisme, la technologie, la France revient au Rwanda avec une nouvelle mission diplomatique considérée par beaucoup comme rarement honnête.
S’exprimant lors du sommet VivaTech 2019 en France, le président Kagame a déclaré: « Ce qui s’est passé a toujours eu pour but d’éloigner les deux pays l’un de l’autre. Nous avons été très pragmatiques et réalistes dans notre politique. Nous ne voulons pas nous perdre dans notre passé, nous voulons nous concentrer sur notre avenir et trouver des moyens de continuer à avancer. “
Le président Paul Kagame, toujours optimiste, appelle à l’investissement français au Rwanda en expliquant que « le sentiment est que nous n’avons pas assez d’investissements français au Rwanda. Je veux profiter de cette occasion pour appeler les investisseurs français à venir faire quelque chose au Rwanda. »
Les investissements français au Rwanda sont en plein essor alors que Macron espère visiter ce pays en 2021
Le président français Emmanuel Macron dit « espérer » se rendre « en 2021 » au Rwanda, pays avec lequel les relations se sont réchauffées ces dernières années après des décennies de tensions liées au rôle controversé de la France dans le génocide de 1994, dans un entretien avec le magazine Jeune Afrique.
Interrogé sur le fait de savoir s’il envisageait un déplacement à Kigali, la capitale rwandaise, le président français a répondu : « J’espère aller au Rwanda en 2021. »
Les experts dans la scène politique rwandaise se demandent comment la France va pleinement revenir au pays où ses citoyens attendent des actions concrètes pour tourner la page et se concentrer sur les initiatives communes?
Mais la réponse à cette question peut être tracée dans les opportunités d’investissement que le secteur privé et le gouvernement Français apportent et comment elles sont susceptibles de faire évoluer les conditions de vie des Rwandais.
Les analystes estiment que le nouveau système des investissements français est un bon exemple de ce que les Rwandais attendent dans la nouvelle relation entre les deux pays.
Canal Olympia et la résilience a travers la culture.
Très récemment, la Société française Vivendi a achevé la construction de sa 15ème salle de cinéma « canal Olympia » dans les prémices du Village Culturel de Kigali a Rebero, qui va changer le monde du divertissement au Rwanda.
Ce samedi soir 5 décembre 2020 l’accord de partenariat a été signé entre le Rwanda représenté par Mr. Edouard Bamporiki, Secrétaire d’État au ministère de la Jeunesse et de la Culture et la directrice de l’Association des Trophées Francophones du Cinéma Nicole Gillet.
Du côté rwandais, Mr. Edouard Bamporiki a déclaré que c’était une opportunité pour les cinéastes rwandais de montrer leur potentiel, et a remercié la société Vivendi pour son investissement.
Nicole Gillet, présidente de l’Association des Trophées Francophones du Cinéma, et présente a la soirée de gala rétrospective, a déclaré que L’Association des Trophées francophones du cinéma (ATFCiné) était heureuse de travailler avec le Rwanda pour organiser la cérémonie de remise des prix l’année prochaine en 2021.
Pour leur choix du Rwanda, Nicole Gillet a déclaré qu’il est bien connu comme un pays qui montre une volonté de soutenir les arts et l’artisanat en général.
Éducation
Les investissements français d’aujourd’hui au Rwanda ne se limitent pas au divertissement. Il existe une coopération en cours dans le domaine de l’éducation où, par exemple, le gouvernement français à travers la l’Organisation Internationale de la Francophonie dirigée par la rwandaise Mme. Louise Mushikiwabo, a envoyé des professeurs de français pour aider à améliorer la qualité de l’enseignement du français dans les écoles rwandaises.
Mr. Gaspard Twagirayezu, le ministre d’État à l’Enseignement primaire et secondaire au ministère de l’Éducation, a déclaré que bien qu’il y ait suffisamment d’enseignants au Rwanda pour enseigner le français, la contribution de France à travers l’OIF est très importante, et ils sont prêts à accepter les prochaines phases d’autres enseignants.
« Nous avions déjà des professeurs de français talentueux et bien formés, mais nous devions également les renforcer. Le but de ces professeurs français est de nous aider à améliorer la qualité de la langue française au Rwanda. Nous voulons que le français joue un rôle important dans notre éducation. Ces professeurs nous aideront à enseigner aux étudiants et à former nos professeurs. » a expliqué Mr. Twagirayezu.
Juliette Bigot, chef de l’Unité de coopération et des services culturels de l’Ambassade de France au Rwanda, a déclaré que « l’équipe d’enseignants était prête à contribuer à l’amélioration de la qualité de l’enseignement du français au Rwanda et a souligné qu’elle travaillerait avec le Rwanda, dans diverses activités, y compris l’enseignement des étudiants, la formation des éducateurs, en particulier par le biais du Conseil rwandais de l’éducation. »
Ouverture de l’IInstitut Français au Rwanda (IFR) en attente
Lors d’une conférence de presse en mai 2020, le chargé d’affaires dans l’Ambassade de France au Rwanda, Mr. Jérémie Blin, a noté que cette année verra la renaissance des relations entre le Rwanda et la France, d’un point de vue culturel.
Il a déclaré: « L’édition 2020 du mois de la Francophonie s’inscrit dans le cadre de la relance de la coopération entre la France et le Rwanda, notamment dans le domaine culturel », ajoutant que: « Le renouveau sera entre autres marqué par l’ouverture de l’Institut Français au Rwanda à la fin de cette année.
Mr. Blin a ajouté que: « Outre la volonté de faire vivre la diversité culturelle et la francophonie au Rwanda, le centre culturel symbolise également le rapprochement du Rwanda et de la France autour de la langue française.
Le centre comprendra entre autres des installations de divertissement et une bibliothèque.
Les Rwandais prêts à saisir les opportunités liées à l’essor des investissements français
Si nous entendons dire que les investissements français sont en hausse au Rwanda, demandons nous si les Rwandais sont prêts à travailler avec les entreprises françaises ou s’agira t-il que d’un pré carré franco européen?
Ce n’est évidemment pas le cas. Par exemple, Mr. Victor Nkindi, le CEO de Hooza Media, trouve que ceux qui pensent que les Rwandais ne sont pas prêts à monter avec l’investissement français auraient tort.
Il explique que bien que le Rwanda soit un pays dont beaucoup savent qu’il utilise l’anglais en raison de l’histoire de la langue française et de l’histoire politique, cela ne supprime pas le fait que les Rwandais comprennent la langue et travailler avec des entreprises françaises sera beaucoup plus facile car c’est une évidence qu’au Rwanda il y a différentes cultures dont celles des Français.
« Chacun en sa qualité a un rôle à jouer pour bénéficier des investissements français. Par exemple, Hooza Media en tant que média innovant, nous commençons prochainement à proposer du contenu multimédia français sous forme de d’articles de presse focalisés sur la culture et l’actualité de l’entrepreneuriat mais aussi de livres audio.
« Une section entièrement française pour les lecteurs francophiles sur notre site Web et des services mobiles à la demande » explique Victor Nkindi, un entrepreneur rwandais optimiste pour les investissements français non seulement au Rwanda mais aussi en Afrique.